Toute la littérature ne parle que d’amour,
l’homme consacre l’essentiel de son énergie
à donner ou à faire en sorte de recevoir de l’amour.
Qu’il est difficile néanmoins de définir
ce qui est la quête de chacun.
Mais d’abord, est-il souhaitable
de donner une définition à l’amour ?
Ne vaut-il pas mieux laisser chacun le vivre à sa manière ?
Peut-être,
mais dans le même temps certaines personnes
en asphyxient d’autres
tout en ayant la conviction de les aimer.
Une ébauche de définition aura donc le mérite
de dissiper quelques confusions.
définir l’amour ainsi :
aimer c’est vouloir faire grandir l’autre.
Qui dit vouloir dit volonté,
qui dit volonté dit également de manière implicite :
énergie, effort, constance, discipline,
obéissance, humilité...
Voilà qui tranche de manière assez brutale
avec la vision de l’amour colportée dans notre culture
et qui se gargarise de coups de foudre et de romantisme.
Dans notre société,
le sujet de l’amour est soigneusement évité
par les éducateurs et chacun est livré à lui-même
pour développer sa conception de l’amour.
Pas tout à fait à lui-même puisque les livres et les films
occupent le créneau et entretiennent allègrement
cette vision d’un amour naturel et passionnel
dans la continuité des contes pour enfants.
Le rêve doit continuer...
Si l’amour était si facile et naturel,
alors il serait déjà pour nous une deuxième respiration.
On ne s’interroge jamais pour savoir
si l’on a assez respiré et de la bonne manière
au cours de la journée.
Retenons qu’aimer n’est pas si naturel
et qu’aimer exige avant tout des efforts à soi-même.
Dans ce "faire grandir l’autre"
il y a d’abord l’idée fondamentale,
et parfois négligée,
qu’une personne qui aime
se consacre au développement
et à l’épanouissement de l’autre.
On perçoit mieux l’énergie qu’il faut déployer
pour un tel résultat.
Ce "faire grandir l’autre"
peut aussi recouvrir une autre dimension.
Nous avons probablement tous fait l’expérience
que donner c’est aussi recevoir,
un exemple tout simple :
j’arrose cette plante qui produit
en retour une fleur magnifique.
Nous avons deux angles pour analyser cet exemple :
l’angle du don et l’angle du gain.
Sous l’angle du don,
nous voyons la générosité de cette personne
se dévouer à la survie de la plante.
Sous l’angle du gain,
nous voyons cette personne se dépenser
pour bénéficier de l’apport d’une fleur dans son cadre de vie.
N’ayons pas honte de regarder l’acte d’aimer
sous l’angle du gain.
Si l’autre grandit alors quel est mon gain ?
Il est inestimable,
si l’autre grandit alors
il est mieux à même de me faire grandir à mon tour,
c’est une sorte de cercle vertueux
que l’on peut résumer par
"aimer c’est s’aimer soi-même"....
Amour et égoïsme ne sont pas incompatibles,
on peut même voir dans l’acte d’aimer
un acte altruiste aillant des finalités égoïstes.
C’est peut être un paradoxe de l’amour.
C’est une prise de conscience fondamentale et motivante.
Traduction de :
"donner c’est recevoir" ===>
par
"aimer c’est recevoir l’amour".